Archives 2020
Goliarda Sapienza - L'art de la joie
L'Art de la joie est principalement le roman d'une vie, celle de Modesta, personnage magnifique né le 1er janvier 1900 sur les pentes de l'Etna, en Sicile. Du chaos misérable de son enfance aux hasards de la vie qui feront d'elle l'héritière insoumise d'une famille dégénérée de nobles siciliens, c'est en fait à un apprentissage de la liberté que cette oeuvre nous invite.
David Diop -Frère d'âme
Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom.
Jean-Michel Guenassia - Le club des incorrigibles optimistes
Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau.
Roman de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique mélancolique d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un roman étonnant tant par l'ampleur du projet que par le naturel dont il s'en acquitte.
Gaël Faye - Petit pays
Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire.
Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleur... L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.
Ian McEwan - L'intérêt de l'enfant
Dans ce court roman, Ian McEwan allie avec justesse la froideur de la justice à la poésie et à la musicalité qui imprègnent la vie des personnages. Dans un style limpide, il construit une de ces ambiances oppressantes dont il a la clé et fait preuve d'une complexité thématique impressionnante. À la lecture, les certitudes se dérobent : où s'arrête et où commence l'intérêt de l'enfant ? En 2017, le roman est adapté au cinéma sous le titre "My Lady "par le cinéaste britannique Richard Eyre, avec Emma Thompson dans le rôle de la juge.
Ulrich Boschwitz - Le voyageur
Le voyageur est un témoignage littéraire unique de la situation en Allemagne au moment de cet événement que les manuels d’Histoire appellent aujourd’hui la « Nuit de cristal ». L’indifférence ou la haine d’un côté, la peur panique et la volonté de survivre de l’autre - aucun roman de l’époque n’a su capter avec autant de justesse et de force ce jour qui marquera pour toujours un point de basculement collectif dans l’Histoire européenne.
La publication du roman de Boschwitz, Le voyageur, permet la découverte d'un roman extraordinaire que l'on croyait perdu et nous offre un regard exceptionnel sur les heures les plus sombres de l'Histoire européenne.
Sylvie Germain - Le livre des nuits
Parti des confins de la terre et de l'eau, Victor-Flandrin Péniel, portant au cou les larmes de son père dont le visage fut sabré en 1870 par un uhlan, et toujours accompagné d'une mystérieuse ombre blonde, viendra s'établir dans un hameau perdu au bout du territoire et encerclé de forêts où rôdent encore les loups. C'est dans ces terres frontalières, par où la guerre sans cesse refait son entrée au pays, et dans la vie et la mémoire des hommes, que Victor-Flandrin, dit Nuit-d'Or-Gueule-de-Loup, prendra femme, par quatre fois, et engendrera une nombreuse descendance, toute marquée par la gémellité et la violence de la passion.
Franck Bouysse - Né d'aucune femme
« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile.
- Et alors, qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela ? demandai-je.
- Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés.
- De quoi parlez-vous ?
- Les cahiers... Ceux de Rose. »Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Mathias Enard - Rue des voleurs
Avoir vingt ans à l'heure du Printemps arabe, parler le français des romans de Série Noire, servir avec inquiétude les Frères musulmans, placer la liberté plus haut que la religion, séduire une jeune Barcelonaise et, de Tanger, contempler le mince détroit par où gagner ce qui semble le jardin des délices...
Jaume Cabré - Confiteor
Confiteor défie les lois de la narration pour ordonner un chaos magistral et emplir de musique une cathédrale profane. Sara, la femme tant aimée, est la destinataire de cet immense récit relayé par Bernat, l'ami envié et envieux dont la présence éclaire jusqu'à l'instant où s'anéantit toute conscience. Alors le lecteur peut embrasser l'itinéraire d'un enfant sans amour, puis l'affliction d'un adulte sans dieu, aux prises avec le Mal souverain qui, à travers les siècles, dépose en chacun la possibilité de l'inhumain - à quoi répond ici la soif de beauté, de connaissance et de pardon, seuls viatiques, peut-être, pour récuser si peu que ce soit l'enfer sur la terre.
Philippe Hayat - Où bat le coeur du monde
À Tunis dans les années trente, Darius Zaken est frappé de mutisme après la disparition brutale de son père. Élevé par sa mère Stella qui le destine aux plus hautes études et sacrifie tout à cette ambition, il lutte pour se montrer à la hauteur. Mais le swing d’une clarinette vient contredire la volonté maternelle. Darius se découvre un don irrésistible pour cet instrument qui lui redonne voix. Une autre vie s’offre à lui, plus vive et plus intense. De la Tunisie française aux plus grandes scènes du monde, en passant par l’Europe de la Libération et l’Amérique ségrégationniste, cette fresque est un magnifique roman d’initiation et d’émancipation, mené au rythme étourdissant du jazz.
Sylvestre Sbille - J'écris ton nom
Youra est un jeune médecin bruxellois, idéaliste, interdit d'exercer car juif. Avec sa bande d'amis, il continue de défier le couvre-feu, d'écouter de la musique prohibée, de refaire le monde.
Ce soir d'avril 1943, Youra va même passer à l'action. Avec deux copains d'enfance, il a décidé de tenter ce que les partisans jugent insensé : arrêter le train qui part pour les camps. Séducteur, polyglotte, intellectuel jusqu'à l'obsession, Youra sait que la " nuit du train " fera de lui quelqu'un d'autre. Plongé dans les eaux troubles de la Résistance et confronté à celles de la collaboration, il interroge les motivations conscientes et inconscientes qui poussent à risquer sa vie, et à regarder l'ennemi dans le blanc des yeux.